Faisceau Tunnel de Calais: une nouvelle étape vers la privatisation du Fret

Publié le par pas62

Faisceau Tunnel de Calais

 

Une nouvelle étape dans la privatisation du Fret


 Début Juillet la CGT recevait un coup de téléphone de la Direction Régionale nous annonçant la signature d’un accord entre la SNCF et Eurotunnel transférant la charge du faisceau Tunnel de Calais/Frethun. Le secteur fédéral régional CGT interpellait aussitôt la Fédération afin de savoir si une instance (Conseil d’administration ou CCE) avait eu l’information, voire avait été consulté sur cet accord. RIEN, la Fédération interpellait donc la Direction Générale qui reconnaissait au travers de son DRH : Mr Nogué que la communication envers les représentants syndicaux n’avait pas été très performante !


C’est le moins que l’on puisse dire … ! !

 

La CGT régional, interpellait donc la Direction SNCF de Lille au travers de son Directeur en séance plénière du CER du 17 Juillet, puisque aucun dossier d’information n’était transmis, alors que plusieurs dizaines d’emplois étaient en jeu.

 

En séance plénière, nous nous trouvions en face de dirigeants forts embarrassés, peu convaincants et souvent contradictoires.

 

Alors que la CGT évoquait un délit d’entrave pour ne pas avoir informé et consulté les Instances représentatives, le DRH sentant le vent tourné, annonçait qu’en fait la SNCF n’avait signé qu’un « pré-projet », alors que le Directeur de Région parlait de l’accord et que le DRH National confirmait. Cela tend à démontrer qu’il y a bien des « menteurs » dans notre entreprise, mais à quel niveau sont-ils !

 

Lors de la réunion, nous avons pu noter que certaines OS s’étaient d’ores et déjà placées sur l’accompagnement social et la résignation. La CGT a elle demandé des informations plus complètes et entend mettre tout en œuvre pour défendre les cheminots et le service public SNCF.

 

La direction a précisé en séance que le chantier perdait 15 millions d’euros par an. Trois solutions avaient été envisagées car les contrats commerciaux arrivaient à échéance au 1er juillet :

 

C’est trois solutions ont échouées :

 

-         pression sur Eurotunnel de cessation du trafic

 

-         intervention auprès du gouvernement pour financer une partie des péages, car les anglais EWS bénéficiaient des financements de l’état anglais

 

-         l’établissement de « Fret Connexion » mais la productivité n’était pas suffisante

 

La SNCF et Eurotunnel ambitionnent de multiplier le trafic par trois. ( et dire que le doublement du trafic souhaité et annoncé en 2000 par le Ministre des Transports faisait rire certains de nos dirigeants …)

 

Quelques informations données en séance :

 

-         Les 15 Millions d’euros de perte disparaissent dans le montage 

 

-         eurotunnel reprend les pertes à sa charge, les charges au sol et les ADC

 

-         SNCF cède 4 locomotives class 92 (certains disent pour l’€ symbolique ?), 5 autres devraient être vendues pour 8 millions d’euros

 

-         La charge de travail traction perdue correspond à 6 ADC, celle-ci sera garantie sur Frethun ? (La formation des 9 ADC sur le royaume uni s’avère aujourd’hui inutile)

 

-         Les charges aux sols perdues correspondent à 27 agents, le directeur compte résorber la plus part des postes avec la pyramide des âges. Pour les autres à une question posée sur un éventuel détachement sur Anvers, il nous a été répondu qu’il n’était pas au courant, mais après tout, pourquoi pas …  tout un programme pour les restructurations à venir !

 

Selon la CGT, l’ensemble des emplois concernés et induits serait plus de l’ordre de 85

 

Pour la CGT, l’attitude de la direction n’à rien à envier à celle des patrons « voyous » qui après avoir bien pressé leurs salariés, les jettent dehors. C’est le sentiment qui règne à l’intérieur du chantier, même si certains dirigeants nous rappellerons que nous n’irons pas pointer au chômage. Pire certains présentent comme « une chance » la suppression des postes car les cheminots concernés pourront  être reclassés ailleurs qu’au Fret, dire si ces dirigeants croient à la politique entreprise par la SNCF après le plan Veron.

 

Depuis 1992, et la création du tunnel sous la manche, la SNCF a servie de vache à lait au consortium du tunnel. La CGT a dénoncé à plusieurs reprises ce financement public déguisé. En effet jusqu’ à la fin de l’année dernière la charge minimum usuelle obligeait la SNCF à réserver 60% des sillons.

 

Les péages atteignent aujourd’hui 15 000 euros par train pour 30 km de voie.

 

La CGT accuse les pouvoir publics de ne pas s’emparer du dossier car sur ce site tout a été fait pour aboutir à un monopole privé d’Eurotunnel (qui au passage, précisons le, ne dérange ni Bruxelles, ni les Patrons). Au passage la pression exercée par ce dernier sur les péages s’apparentent à une distorsion de concurrence.

 

L’entreprise publique SNCF réaliserait, au travers de cette restructuration, des gains de productivité énorme à court terme, mais à quel prix !

 

Car ces dispositions rendent l’avenir pour le moins incertain, voir nul pour la SNCF ?

 

Il va s’en dire que la CGT est très inquiète de l’avenir du Fret SNCF et tout particulièrement sur la façade maritime de notre région, car d’autres craintes de perte d’emplois pèsent sur le Port Autonome de Dunkerque.

 

L’implantation d’EWS sur le Littoral, son rachat par la Deutsch Bahn, le quasi monopole  d’EWS au Royaume Uni, ses relations avec Eurotunnel et sa filiale Europorte 2, la liquidation et le transfert des charges réalisées par Fret SNCF à ses filiales, démontrent bien que la stratégie développer par la SNCF est l’abandon du Fret par l’entreprise « mère ».

 

Alors que chacun des politiques se sont évertués à dire pendant les dernières campagnes électorales que le développement du transport de marchandises par le fer était une nécessité impérieuse pour l’avenir des générations futures, jamais la SNCF n’a autant abandonné de trafic à la route.

 

La CGT mettra tout en œuvre pour démontrer l’aberration de cette situation, elle a demandé d’ores et déjà demandé à la Direction d’être reçu rapidement et appelle tous les cheminotes et cheminots a construire, dans lessemaines qui viennent, le rapport de force pour faire du fret SNCF un enjeu de service public, une réponse au transport utile à la population et pas seulement une variable d’ajustement des comptes de l’entreprise.

 

Aujourd’hui, au travers de ses chantiers d’Eté, la SNCF est en passe de supprimer des centaines d’emplois sur notre région. Nous ne laisserons pas faire sans réagir et sans mettre en avant les responsabilités des décideurs économiques et politiques de la Région.

 
 
 Lille le 26 Juillet 2007
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