29 janvier il va y avoir des suites

Publié le par pas62

Comme disait Pierre Dac, «à trop prendre sa vessie pour une lanterne, on se brûle ». Avez-vous remarqué comment la petite phrase de Sarkozy sur l'invisibilité des grèves en France a refait surface dans les commentaires sur la journée de mobilisation unitaire du 29 janvier ?

 Assurément, la mobilisation a largement tenu ses promesses en ampleur et en diversité. Et l'on a vu beaucoup d'ingénieurs, cadres et techniciens du privé comme du public dans les 195 cortèges qui ont sillonné les rues partout en France.

Confronté à la colère sociale, l'exécutif et la majorité présidentielle usent et abusent du temps de parole qui
leur est consacré dans les médias pour nous expliquer que c'est une réaction d'angoisse, de peur. Le ministre du Budget, Éric Woerth, n'a pour sa part voulu voir dans les revendications de jeudi que le signe d'une « inquiétude par rapport au système», sûrement pas un « rejet de la politique du gouvernement ». Cette manière condescendante de traiter du mouvement social est exaspérante. Elle révèle une surdité et un aveuglement parfaitement choisis.

 Difficile de traiter par le mépris entre un et deux millions et demi de manifestants. Au soir de la plus grande mobilisation sociale de son début de mandat, le chef de l'État a donc jugé « légitimes » les inquiétudes exprimées face à la crise. Et comme il avait promis « d'écouter » la rue et de « dialoguer » avec les syndicats, il a
confirmé qu'il recevrait les partenaires sociaux en février pour «convenir du programme des réformes à conduire en 2009 et des méthodes pour le mener à bien ».

 La réunion prévue en février ne sera « pas une réunion d'agenda, comme l'a dit Bernard
Thibault », a cru bon de plaider Raymond Soubie, conseiller social de Nicolas Sarkozy sur RTL le 30 janvier.
Pourtant, il s'agira « d'examiner le programme de réformes et le train de mesures de l'année 2009 et les méthodes pour le traiter » a-t-il précisé. On est donc encore vraisemblablement dans les effets d'annonce et la communication avec pour seul objectif de déminer le terrain. D'ailleurs, même sur la question du pouvoir d'achat le gouvernement prévient : « Il n'y aura pas de relance par la consommation car c'est inefficace », a tranché le porte-parole du gouvernement Luc Chatel. Le Président de la République et le patronat doivent entendre les revendications, réagir et ouvrir les espaces de négociations
permettant de traiter les questions relatives aux aides publiques aux entreprises, à l'emploi, aux salaires et aux retraites, au service public, à la protection sociale ..., l'ensemble des sujets contenus dans la plateforme unitaire des syndicats de salariés qui se réunissent lundi pour décider ensemble des suites à donner à cette journée du 29 janvier.

source: édito de la lettre de l UGICCT CGT ( pour lire ou vous abonner a cette lettre , suivre le lien UGICT CGT
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