communiqué du 06 07 07 CTN traction
COLLECTIF TECHNIQUE NATIONAL TRACTION
Le 18 juin dernier, à l’occasion de la Table Ronde sur le Fret, la Direction SNCF a confirmé sa volonté de poursuivre la trajectoire du plan VERON sur la période 2007/2008.
Bien que suicidaire, cette stratégie s’appuie également sur la création de la « famille Fret ».
Sous prétexte d’agressivité de la concurrence, cette démarche consiste à isoler le Fret du reste de l’Entreprise intégrée.
On vide Fret SNCF de ses ressources et compétences au profit des filiales et on déréglemente le travail des cheminots, tout cela pour le plus grand bénéfice des 70 plus gros chargeurs.
L’indépendance du Fret serait un nouveau coup porté à notre Entreprise Publique intégrée. Ellea pour objectif de ramener au plus bas les charges du transport par l’abaissement du coût social.
La Direction SNCF entend ainsi peser sur le niveau de l’emploi, sur les conditions sociales des cheminots avec la tenue de négociations sociales à l’automne.
Dans ce processus, la Traction est au centre de véritables transformations basées sur le dumping social.
Le projet Naviland / Cargo
La volonté de la Direction SNCF de transférer 50 ADC volontaires dans cette filiale avec une réglementation du travail autre que le RH0077, n’est pas anodine.
C’est le début d’une véritable dérèglementation pour préparer le terrain à plusieurs réglementations du travail et faire sauter « les gardes fous » du RH 0077 qui protègent les agents, en l’appliquant dans un premier temps à « la famille Fret ».
Il est bien évident qu’une telle évolution s’exercerait également dans les autres secteurs d’activité (VFE, TER, Transilien…).
Plus globalement, c’est l’éclatement de la Traction et de l’entreprise SNCF qui est programmé par la dédicace, voire le détachement, des ADC et GM à chacune des activités et des produits.
Dans ce cadre, Naviland Cargo sert de laboratoire et de moyen de pression pour opérer des reculs sans précédent sur les conditions d’exercice du métier conduite.
Les principales dispositions réglementaires appliquées par Naviland Cargo sont les suivantes :
Ø 104 repos, 28 congés, 14 RTT et en principe les RF sont payés ;
Ø Sortie et départ en repos périodiques respectivement à 24h00 et 0h00 ;
Ø Temps de conduite pouvant atteindre plus de 7h y compris de nuit.
Ces nouveaux taquets ne peuvent rimer avec sécurité du personnel et des circulations. Avec de telles conditions de travail, c’est également la santé des ADC qui serait sacrifiée sur l’autel de la rentabilité financière à tout crin.
Pour la CGT, il est inconcevable de baisser le niveau des conditions sociales qui fragiliserait le statut et hypothéquerait l’harmonisation par le haut des règles sociales du secteur ferroviaire, en particulier au moment même où se déroulent les négociations sur l’élaboration d’une Convention Nationale de Branche du Secteur Ferroviaire.
D’autres solutions existent pour s’inscrire durablement dans une démarche de redressement et de développement de Fret SNCF.
La CGT agit en faveur d’une politique de volume à partir des prévisions de croissance du transport de marchandises qui est évaluée à +40% d’ici 2020.
Dans un premier temps, nous proposons de fixer un objectif réaliste et de reconquête de 50 milliards de TK (GTK) en 5 ans. Cela représente une croissance de 9 GTK et 400 millions d’euros de chiffre d’affaires, soit une fois et demi le déficit de 2006.
Cela suppose un changement de cap radical en commençant par l’arrêt des suppressions d’emplois, la réouverture des gares au Fret et la remise à plat des projets de réorganisations de la production Fret en cours.
Les Pouvoirs Publics et la Direction SNCF doivent en tenir compte au moment où les enjeux environnementaux inquiètent nos concitoyens.
Dans ce cadre, seul le grand métier Conduite constitue la réponse à l’amélioration de la qualité de la production Traction.
Pour la CGT, la Traction doit être transverse et rassembler l’ensemble des conducteurs qui exercent des tâches Conduite à la SNCF (TA, TB, CRLO, CREQ, …..).
C’est la meilleure assurance du maintien de règles et acquis identiques en terme de rémunération, de paiement de la qualification, de déroulement de carrière et de réglementation du travail.
C’est également un gage de qualité, de souplesse, de réactivité et de sécurité, notamment en situation perturbée, à condition que les moyens humains, matériels et en infrastructures nécessaires soient dégagés. Tout en préservant les conditions de travail des cheminots, une véritable réflexion sur les temps de conduite doit être menée.
Des ADC bien formés, capables d’assumer tous types de trafics, réunis dans une seule et unique filière intégrée à l’entreprise, c’est un atout indéniable pour assurer l’ensemble du plan transport dans de bonnes conditions.
Gagner le développement du Service Public tout en assurant des conditions sociales de haut niveau aux cheminots et aux ADC suppose de créer un réel et durable rapport de forces.
C’est précisément la démarche engagée par notre organisation syndicale, à travers la proposition faite aux autres Fédérations de cheminots de s’inscrire rapidement dans une action nationale de grève unitaire tous services, en prolongement des temps forts des 18 et 27 juin, initiés par la CGT.