CR du comité de groupe SNCF du 04/07/07

Publié le par pas62

Compte rendu du Comité de Groupe SNCF

du 4 juillet 2007

 

Zone de Texte: Réponse aux besoins ou objectifs financiers, la direction du groupe SNCF a tranché

 
 
 
 
 
 

Ce comité de groupe a été particulièrement éclairant sur la logique qui guide la direction du Groupe SNCF. Bien qu?évoquant sa neutralité quant à la concurrence, la Présidente de la SNCF n?en a pas moins vanté les mérites considérant que ce principe stimule le marché.

 

A l?évidence, elle a bien enregistré le message du chef de l?État et du Gouvernement qui fait de cette vision dogmatique une priorité dans l?évolution du transport ferroviaire.

 

Dans ce cadre, Anne Marie IDRAC a précisé quelques-unes de ses orientations :

 

§              Mettre le développement durable au c?ur de la stratégie business,

 

§              Inscrire le Groupe SNCF dans une démarche de coopétition (coopération ou compétition) pour assurer sa croissance, y compris à l?externe (achat d?entreprises ou prise de participation au niveau européen et international),

 

§              Lancer un plan d?amélioration de la qualité de service appelé « MOTEURS » (MObilisation pour faire les Trains à l?hEURe et pour le Service),

 

§              Activer la mobilité des personnels entre l?EPIC et les filiales pour assurer le transfert et les acquisitions de compétences,

 

§              Lever certaines contraintes liées à l?organisation du travail en les compensant par des évolutions en terme de rémunération et de parcours professionnels.

 

Toutes ces actions, qui vont faire l?objet d?opérations de communications intenses sur le terrain de la part du management, s?inscrivent résolument dans une stratégie libérale qui vise à puiser, voire piller dans certains cas, les trafics, les ressources, les compétences et les savoir-faire de la maison mère pour alimenter la montée en puissance financière des filiales et sociétés du Groupe. Le dumping social et l?abaissement des conditions sociales de tous les salariés constituent les principaux leviers de cette démarche dévastatrice en terme d?emploi et de garanties sociales.

 

La nouvelle structuration et organisation de la branche Fret sont évocatrices de ce point de vue. C?est ce qui conduit la CGT à considérer cette évolution comme une volonté de privatisation rampante et une programmation du démantèlement de la SNCF, entreprise publique de service public intégrée.

 

Pour la CGT, la priorité consiste à s?appuyer sur les atouts du Groupe SNCF pour développer une politique multimodale des transports dans laquelle le transport ferroviaire doit prédominer. Cela suppose une véritable complémentarité entre tous les modes et tous les secteurs d?activité déjà à l?intérieur même du Groupe SNCF.

 

La réponse à l?ensemble des besoins de transport doit également s?exercer dans une démarche de progrès social synonyme d?élévation de la sécurité des usagers et des biens et d?amélioration des conditions de travail des salariés.

 

La convergence des actions et des luttes revendicatives, dans une dimension interprofessionnelle, demeure la voie à emprunter pour prétendre imposer des choix de cette nature. Dans ce cadre, la CGT compte bien peser et agir de tout son poids à partir de la justesse et de la légitimité de ses propositions alternatives.

 
 
Comptes consolidés 2006 du Groupe SNCF
 
 

Globalement, la direction du Groupe SNCF se dit satisfaite de ces résultats. Elle appuie essentiellement cette appréciation sur la bonne santé financière du Groupe SNCF. Meilleure capacité d?autofinancement des investissements, abaissement de l?endettement et de son ratio sur les fonds propres, amélioration du résultat courant constituent les principaux arguments de cette vision.

 

A y regarder de plus près, il n?y a vraiment pas de quoi s?inscrire dans un optimisme béat car, si la CGT apprécie l?amélioration des comptes, elle n?en conteste pas moins les moyens utilisés pour y parvenir.

 

Avec 4 424 suppressions de postes (dont 2 562 dus à la privatisation du Sernam), l?emploi a de nouveau constitué la variable d?ajustement pour l?atteinte des objectifs financiers au détriment de la qualité de la prestation ou du service.

 

Le désendettement et la couverture partielle de la hausse du programme d?investissement proviennent pour l?essentiel de la vente d?actifs immobiliers et financiers (dont la SHEM et CEGETEL) et du plan de recapitalisation du Fret. De même, la gestion de la dette héritée de l?État génère 228 M? de frais financiers qui échappe à la réalisation d?autres investissements.

 

Le déficit du résultat courant de Fret SNCF atteint 260 M? et se creuse de 39 M? par rapport à 2005. Ainsi, la forte réduction de l?effectif conjuguée à des réorganisations incessantes et à un véritable abandon des trafics, peu ou non rentables, n?a pas permis de sortir cette activité de l?impasse financière.

 

Dans la branche infra, la forte pression sur l?emploi associée à des gains de productivité très importants a provoqué une forte tension sur l?appareil de production. Cette situation s?est traduite par une réalisation partielle des travaux programmés et un résultat courant également déficitaire.

 

Le niveau des résultats du Groupe en 2006 posent néanmoins l?affectation des nouvelles ressources potentielles.

 

 

A ce sujet, la direction s?est principalement fixée deux objectifs :

 

§              Relancer la qualité de service, sans réellement décrire la nature des actions envisagées, mais en précisant par contre que tout moyen accordé en ce sens (crédit, effectifs?) ne donnant pas le résultat escompté sera retiré.

 

§              Donner une dimension européenne au Groupe SNCF pour se positionner sur certains marchés.

 

Pour la CGT, la priorité se situe au niveau des moyens humains, matériels et techniques du Fret et du développement d?une politique multimodale des transports, prenant appui sur les modes les moins polluants et favorisant la réponse aux besoins et le progrès social.

 
 
Missions du GIE « Inter'Actions »
 
 

La SNCF, Keolis et EFFIA ont signé en novembre 2005 une convention pour la promotion de l'inter modalité au sein du groupe SNCF. Début 2007, le Groupe a souhaité aller encore plus loin en créant un Groupement d'Intérêt Economique dénommé GIE « Inter'Actions ». Celui-ci est composé de trois personnes. En région, un comité régional de l'inter modalité devra se tenir 2 à 3 fois par an. Selon la direction, ce G.I.E., à partir d?un diagnostic de la situation actuelle, doit permettre de faire des offres communes et de mieux optimiser la contribution publique.

 

Pour la CGT, la SNCF, avec son Groupe, possède des atouts indéniables pour proposer une offre de services globale. Néanmoins, la création du GIE inter actions entre TP, KEOLIS et EFFIA ne s'inscrit pas dans cette démarche, mais participe davantage à une stratégie qui consiste à abaisser les coûts par le jeu du dumping social, l'ouverture éventuelle à la concurrence servant de prétexte comme cela se passe dans le fret.

 

En effet, la direction considère que pour faire une offre moins chère, il faut abaisser les statuts sociaux. Tant pis pour la sécurité et les conditions de travail des salariés.

 

La problématique PMR (Personne à Mobilité Réduite) n?est pas non plus suffisamment prise en compte. En effet dans certaines gares, comme il n'y a plus de cheminots, ces personnes sont contraintes de prolonger leur voyage pour trouver une gare accueillant les PMR, la SNCF payant le taxi pour les rapatrier à leur gare de destination première.

 

Enfin, SEAFRANCE n?est même pas intégrée dans le processus. Cela démontre une fois encore que l?avenir de cette société au sein du Groupe SNCF n?est pas assuré, d?autant plus que l?affectation des moyens financiers pour l?achat d?un 6ème navire n?est toujours pas à l?ordre du jour.

 

D?autre part, le Groupe SNCF ne dispose pas de tous les leviers nécessaires pour imposer de réelles synergies et développer une offre intermodale notamment du fait qu'il ne gouverne pas KEOLIS et donc ne maîtrise pas ses axes stratégiques qui sont actuellement plutôt tournés en faveur d'une croissance externe.

 

Pour répondre aux besoins de Service Public de transport de voyageurs, la CGT revendique la constitution d'un pôle public national de transport public avec les groupes de la SNCF, de la RATP et de VEOLIA Transport, la puissance publique devant maîtriser l'orientation industrielle de cette dernière.

 

Dans le même temps, l?inter modalité ne pourra s'exercer efficacement sur le plan économique et social que s'il existe une cohérence entre les autorités organisatrices. Or, la multiplication des donneurs d'ordres tel que cela existe aujourd'hui, ne peut y contribuer. C'est pourquoi, la CGT réclame la création de syndicats mixtes des transports qui auraient en charge l'organisation territoriale des transports sous l'égide d'une seule autorité : la région.

 
 

Stratégie de la Branche FRET

 
 

La Direction a présenté la stratégie pour la branche Fret à partir de trois objectifs : performance, adaptation client, synergie de groupe.

 

Dans ce cadre, au niveau du groupe, la holding Transport et Logistique Partenaire (TLP) a été créée pour dégager des synergies réciproques et permettre des offres globales et multimodales. La SNCF assure l?intégration industrielle pour une meilleure réactivité, compétitivité et conforter le fret à l?intérieur de son périmètre.

 

Cinq pôles d?activités par produits ont été créés pour développer des offres adaptées aux chargeurs et cinq Directeurs Fret ont été nommés pour organiser la production dans de grands territoires.

 

Cette nouvelle organisation en lien avec la négociation sociale de l?automne doit permettre de baisser les coûts de 20 à 30 % pour être compétitifs.

 

La CGT partage la notion de synergie et de multimodalité mais l?absence de GEODIS dans TLP ne permet pas de développer une offre globale de transport. En effet, les premiers effets montrent qu?avec l?organisation qui se met en place, les filiales sont utilisées pour « siphonner » les trafics de Fret SNCF. Par ailleurs, TLP doit respecter l?intérêt social des filiales en leur laissant le libre choix de leur partenaire ferroviaire. Dans ces conditions, les synergies ont un caractère plus capitalistique et financier qu?industriel.

 

Les chargeurs sont plus préoccupés par la qualité et la fiabilité des acheminements que par le prix, or rien dans le programme d?action et la stratégie présentée n?est de nature à améliorer la qualité. Aborder la compétitivité uniquement par les coûts sans améliorer la qualité conduit à l?impasse.

 

Le rapport WEIBEL n?est pas pris en compte sur les moyens humains et la gestion des aléas. La production de Fret a été rigidifiée par la réservation rendue obligatoire par DEF et la segmentation des moyens traction par produits et par grands axes / zones fret.

 

La société VFLI SA envisage de cesser son activité sur le site industriel d?Arcelor Atlantique Lorraine. Si cette décision se concrétisait, l?emploi de 169 salariés serait menacé. Cette décision unilatérale est en contradiction avec la stratégie annoncée dans laquelle VFLI serait la « force de frappe » contre la concurrence.

 

 
 

  La Délégation CGT : Gilles MARINET ? Laurent DELOURS ? Marc SAGOT ? Jean-Michel PINCELOUP ? Antoine FATIGA ? Philippe BERTRAND ? Alain PROUVENQ ? Stéphane VAISSE ? Grégory SCHAFF ? Gaby EDOUARD ? Philippe MERCIER.

Publié dans groupe SNCF

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